On ne négocie pas avec un placenta praevia. Cette pathologie, qui voit le placenta s’inviter trop bas dans l’utérus au point d’obstruer partiellement ou totalement le col, n’a rien d’anodin. Les conséquences peuvent être lourdes : hémorragies soudaines, menaces sur la santé de la mère comme du bébé, surtout dans la dernière ligne droite de la grossesse.
Face à un placenta praevia, la vigilance ne se relâche jamais. La surveillance médicale doit être millimétrée, les décisions souvent rapides. Bien souvent, la césarienne s’impose comme solution, non par confort mais pour préserver la vie et l’intégrité de la mère et du nouveau-né.
Plan de l'article
Identification des complications du placenta praevia
Le placenta praevia ne se contente pas de gêner la sortie du bébé : son implantation basse bouleverse l’équilibre obstétrical. Parmi les complications recensées, certaines reviennent avec insistance. Par exemple, l’anomalie de la présentation fœtale, quand le bébé ne se présente pas correctement, l’accouchement par voie basse n’est plus envisageable. L’insertion vélamenteuse du cordon ombilical ajoute un risque, car certains vaisseaux sanguins du fœtus se retrouvent exposés, sans la protection habituelle du cordon ou du placenta.
Complications associées
Voici les principales complications à surveiller lorsqu’un placenta praevia est diagnostiqué :
- Retard de croissance intra-utérin : la position anormale du placenta peut perturber l’apport en nutriments et en oxygène, freinant le développement du fœtus.
- Vasa praevia : des vaisseaux sanguins fœtaux traversent les membranes tout près du col, ce qui les expose à un risque de rupture et donc à des saignements potentiellement dramatiques lors de la rupture des membranes.
- Placenta accreta : ici, le placenta s’incruste de manière anormale dans la paroi utérine, complexifiant l’accouchement et imposant parfois une intervention chirurgicale en urgence.
- Choc hémorragique : des pertes sanguines massives peuvent conduire à un état de choc pour la mère et mettre en péril la vie du bébé.
Ce tableau synthétise les complications principales à connaître :
| Complication | Description |
|---|---|
| Anomalie de la présentation fœtale | Position fœtale incorrecte rendant l’accouchement vaginal difficile. |
| Retard de croissance intra-utérin | Réduction de la croissance fœtale en raison d’un apport insuffisant en nutriments et en oxygène. |
| Vasa praevia | Présence de vaisseaux sanguins fœtaux exposés, risquant de se rompre lors de l’accouchement. |
| Insertion vélamenteuse du cordon ombilical | Vaisseaux fœtaux non protégés par le placenta ou le cordon. |
| Placenta accreta | Invasion anormale du placenta dans la paroi utérine. |
| Choc hémorragique | Saignements sévères pouvant entraîner un choc hémorragique. |
Repérer ces complications sans attendre, c’est permettre une prise en charge adaptée et préserver au mieux la santé de la mère et de l’enfant.
Diagnostic et évaluation des risques
Pour détecter un placenta praevia, l’échographie reste l’outil de référence. Cet examen permet de localiser précisément le placenta par rapport au col de l’utérus. Souvent, ce sont des saignements vaginaux indolores après la 20e semaine de grossesse qui donnent l’alerte et conduisent à cet examen.
Facteurs de risque
Certains profils de femmes sont plus exposés à un placenta praevia. On retrouve parmi eux :
- Multiparité : avoir eu plusieurs grossesses antérieures augmente le risque.
- Antécédents de césarienne : les cicatrices sur l’utérus favorisent une implantation anormale du placenta.
- Anomalies utérines : la présence de malformations ou de fibromes peut jouer un rôle.
- Tabagisme : le tabac nuit à la bonne vascularisation du placenta.
- Grossesse multiple : attendre des jumeaux ou plus multiplie les risques.
- Âge maternel élevé : après 35 ans, la probabilité augmente.
Évaluation des risques
Évaluer les risques liés au placenta praevia, c’est anticiper les éventuelles complications : le choc hémorragique figure en tête de liste, toujours redouté. Le retard de croissance intra-utérin et le placenta accreta ne sont pas rares non plus. Pour limiter les dangers, un suivi échographique régulier et une stratégie médicale ajustée à chaque cas sont nécessaires.
Gestion et traitement des complications
Prendre en charge un placenta praevia requiert la mobilisation de plusieurs spécialistes : obstétriciens, anesthésistes, pédiatres. Le protocole dépend de la gravité des symptômes et de la maturité du fœtus. Si les saignements restent modérés et que la grossesse n’a pas atteint 36 semaines, le médecin préconisera généralement le repos strict et une surveillance à l’hôpital.
Mesures conservatrices
Les prises en charge dites « conservatrices » incluent plusieurs mesures, dont voici les plus courantes :
- Repos strict : limiter les déplacements pour éviter tout saignement supplémentaire.
- Hospitalisation : permettre un suivi rapproché de la mère et du fœtus.
- Corticostéroïdes : administrés pour accélérer la maturation des poumons du bébé en cas de naissance prématurée probable.
Interventions chirurgicales
Mais si la situation se dégrade, hémorragie incontrôlable, signes de souffrance fœtale,, la césarienne immédiate devient inévitable. En pratique, l’accouchement est généralement programmé entre 36 et 37 semaines révolues afin d’éviter tout dérapage, notamment le choc hémorragique.
Préparations préopératoires
Avant de procéder à une césarienne, certaines précautions s’imposent pour parer à toute urgence :
- Prévoir la disponibilité de transfusions sanguines.
- Mobiliser une équipe médicale complète, prête à intervenir.
Ce dispositif limite les dangers liés à des situations complexes comme le placenta accreta ou l’insertion vélamenteuse du cordon ombilical. La réussite dépend d’une coordination sans faille entre les différents professionnels de santé.
Au fil des semaines, chaque examen, chaque décision peut faire la différence. Face au placenta praevia, la médecine n’offre pas de pause, seulement une succession de choix déterminants, pour que la naissance reste une promesse et non un risque.


